dimanche 17 juillet 2011

Désert

Un désert... Je vois un désert... Hier, j'ai vu un désert. Demain, je verrai un désert... Tout près, c'est le désert. Au loin, c'est le désert. À gauche, à droite, c'est le désert.

Je marche dans ce désert et, sans cesse, je cherche à en sortir. Pourtant j'y suis née. Et quoi que je fasse, aussi fort que je puisse crier, même si je m'assoie par terre ou que je frappe le sol de mes poings, j'y mourrai fort probablement...

Alors je marche. Sans trop savoir ce qui se présentera devant, je marche. Je pourrais courir, je le fais parfois dans une irrationnelle tentative de fuite, mais je n'arriverai pas plus vite au bout de mon chemin. Parce que la vie, c'est le désert. Tous les jours, toujours.

Parfois, dans une grâce soyeuse, Dieu m'accord un oasis. Un brin de repos, une étincelle dans mon regard. Mais bien sûr, comme toute chose a une fin, qu'elle soit bonne ou mauvaise, je dois continuer mon chemin. Et après plusieurs jours de marche, alors que l'oasis n'est plus que souvenir, alors que la lune fait place au soleil et que j'ai froid, tout à coup, la peur me prend. Et s'il n'y avait plus d'oasis? Et si j'étais dorénavant abandonnée à mon sort dans ce désert plein de scorpions, de serpents, de tempêtes et de chaleur insupportable? C'est à ce moment que je rebrousse chemin dans l'espoir futile de retrouver le bonheur d'antan. C'est à cet instant que j'oublie tout le labeur accompli pour arriver jusque là et que je préfère reculer plutôt que d'espérer.

Et pourtant, et pourtant... Si proche est le prochain point d'eau... Et moi qui perd tout ce temps pour m'y rendre... Parce que bien sûr, reculer, c'est impossible et que tout ce que je puis trouver dans ma déroute est un mirage trompeur. Mirage qui s'efface peut-être de ma vue mais qui reste gravé dans ma mémoire.

Alors à genoux, je m'effondre. Je regarde tout autour et la seule place que le désert ne peut atteindre, c'est le ciel. Cet immense espace encore plus bleu que l'eau qui dans son amour, vient effleurer l'horizon.

Je le vois, au loin, il est là et même, couchée sur le dos, je réalise qu'au fond, je baigne dedans...

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