vendredi 30 août 2013

Aspirance

Crépuscules au ralenti
Sur une ville somnolente
J'ai la tristesse ambivalente

Mes voyelles se querellent
Dans un indéchiffrable non sens
Je monologue tes absences

Mes demains sont tous les mêmes
J'ai le chemin rempli d'idem
Je désespère ton existence

Je mime et je rime
Je pleure et j'exprime
Je lasse mes propres refrains

Je prive et dérive
Je vois, j'intensive
Ma vie est en mandarin

J'ai le chaos qui veut son lot
J'ai le désir qui s'étire
Et pourtant...
J'ai l'espérance en aspirance

dimanche 11 août 2013

La cigale

Y'a ce besoin pressant
D'avoir la solution
À l'inconfort qui tend
À m'voler ma raison
Y'a la panique qui pose
Ses pierres devant mon cœur
Et le pourquoi des choses
Me retient dans l'erreur

Y'a l'ridicule qui tue
La flamme de mon désir
Et ce serpent qui mue
Sans n'jamais en mourir
Et mes bras qui s'élancent
À travers mes barreaux
Comme la cigale qui pense
Survivre sous zéro

J'ai tant levé les poings
Et crié dans l'absence
J'ai tant cherché trop loin
D'étranges délivrances
Et toi tout près de moi
Tu défroisses mes ailes
Tu me tiens contre toi
Tu veilles et tu m'appelles...

lundi 8 octobre 2012

Avant

Avant, avant j'étais triste
Avant j'avais mal, tout le temps
Avant j'oubliais, je fuyais, je pleurais
Avant le vide se faisait si grand, si pesant
Avant il y avait un géant qui hurlait dans mon ventre

Après, après je n'étais plus triste
Après j'avais mal, mais pas souvent
Après je voyais, j'affrontais, je ressentais
Après le vide se faisait transparent, inexistant
Après, il y avait un géant qui se cachait dans mon ventre

Pendant, pendant je ne me croyais plus triste
Pendant, je me leurrais de ne plus avoir mal dorénavant
Pendant je pensais, je décortiquais j'aboutissais
Pendant, le vide se faisait latent, obéissant
Pendant, il y avait un géant qui faisait la sieste dans mon ventre

Et là, là je me sens triste
Et là j'ai mal longtemps, j'ai mal vivant
Et là j'aperçois, je mets le doigt
Et là le vide est bien présent, je le sens
Et là y a mon Dieu qui prend la place du géant dans mon ventre

dimanche 4 mars 2012

Le courage du présent

Si longtemps j'ai souhaité mourir
Si longtemps j'ai voulu que ça cesse
Si longtemps j'ai cherché mon chemin
Sans savoir que j'étais dedans

J'ai tant voulu que les embuches s'effacent
Tant rêvé d'un plancher de soie
Tant ragé pour que la vie passe
Sans que j'aie à trouver ma voie

Mais cette voie, c'est elle qui me trouve
Je ne peux que suivre ses pas
Vivre, c'est choisir de faire
Sans trop comprendre pourquoi

Être, c'est choisir de dire
Que je suis fière de moi
Être, c'est accepter le feu
Qui ne cesse de brûler en moi

Devenir c'est bien beau
Dans un idéal peut-être
Mais le futur dans toute sa splendeur
N'est jamais comme il se doit

Alors oui, je suis vivante
Je poursuis la liberté
Celle qui met à ma portée
Le courage du présent

vendredi 22 juillet 2011

Grand Dieu du ciel

Grand Dieu du ciel
Tu es vivant dans mes heurts
Tu es vibrant dans mes leurres

Tu es velours dans mes larmes
Tu es secours dans mes drames

Tu es robuste dans mes frayeurs
Tu me rends juste dans mes erreurs

Tu es passion dans mes sourires
Tu es raison dans mes délires

Tu es si grand oh Dieu du ciel
Tu es une pluie torrentielle
Tu es un trésor aquarelle
Tu es chaleur intemporelle
Tu es le roi Emmanuel

mardi 19 juillet 2011

Anthrophobe socialement phobique

J'ai peur des gens... J'ai peur de qui je suis en présence des gens. Je garde le silence, j'observe et rarement, oh très rarement, je me dévoile.
Je déteste les nouveaux endroits, j'ai horreur des nouvelles rencontres parce qu'inévitablement, je me retrouve dans un silence plein d'inconfort que je répand autour de moi. Alors j'essaie... Je pose une question bien platonique et quotidienne. Et l'autre de répondre en trois mots puis de se taire. Peut-être que mon dehors semble désintéressé...

Mais mon dedans lui est simplement coincé et ne sais pas comment aller jouer dans la cour. Je n'ai pas peur des gens quand je suis leader, je n'ai pas peur des gens quand je suis professionnelle, je n'ai pas peur des gens quand je les anime ou même quand je chante devant eux... Mais oh comme j'ai peur des gens quand je dois n'être que moi. Oh comme j'ai peur des gens quand je dois dire bonjour, bonne fête, guérie vite, viens t'asseoir, ou encore, combien ça coûte? qu'est-ce que ça veut dire? qui est-ce? J'ai même peur de commander quelque chose de trop simple chez van houte alors j'ajoute un truc bidon à ma commande question de faire grimper le prix et que le service de la demoiselle en vaille la peine...

J'ai peur des enfants maintenant grand que je gardais il y a 10 ans. J'ai peur des gens à qui je n'ai pas parlé depuis un temps. Ces derniers temps, j'ai même peur d'ouvrir la bouche devant mes amies de toujours...

Je suis un genre d'anthropophe, socialement phobique... Ah! Ah! Ah!

dimanche 17 juillet 2011

Désert

Un désert... Je vois un désert... Hier, j'ai vu un désert. Demain, je verrai un désert... Tout près, c'est le désert. Au loin, c'est le désert. À gauche, à droite, c'est le désert.

Je marche dans ce désert et, sans cesse, je cherche à en sortir. Pourtant j'y suis née. Et quoi que je fasse, aussi fort que je puisse crier, même si je m'assoie par terre ou que je frappe le sol de mes poings, j'y mourrai fort probablement...

Alors je marche. Sans trop savoir ce qui se présentera devant, je marche. Je pourrais courir, je le fais parfois dans une irrationnelle tentative de fuite, mais je n'arriverai pas plus vite au bout de mon chemin. Parce que la vie, c'est le désert. Tous les jours, toujours.

Parfois, dans une grâce soyeuse, Dieu m'accord un oasis. Un brin de repos, une étincelle dans mon regard. Mais bien sûr, comme toute chose a une fin, qu'elle soit bonne ou mauvaise, je dois continuer mon chemin. Et après plusieurs jours de marche, alors que l'oasis n'est plus que souvenir, alors que la lune fait place au soleil et que j'ai froid, tout à coup, la peur me prend. Et s'il n'y avait plus d'oasis? Et si j'étais dorénavant abandonnée à mon sort dans ce désert plein de scorpions, de serpents, de tempêtes et de chaleur insupportable? C'est à ce moment que je rebrousse chemin dans l'espoir futile de retrouver le bonheur d'antan. C'est à cet instant que j'oublie tout le labeur accompli pour arriver jusque là et que je préfère reculer plutôt que d'espérer.

Et pourtant, et pourtant... Si proche est le prochain point d'eau... Et moi qui perd tout ce temps pour m'y rendre... Parce que bien sûr, reculer, c'est impossible et que tout ce que je puis trouver dans ma déroute est un mirage trompeur. Mirage qui s'efface peut-être de ma vue mais qui reste gravé dans ma mémoire.

Alors à genoux, je m'effondre. Je regarde tout autour et la seule place que le désert ne peut atteindre, c'est le ciel. Cet immense espace encore plus bleu que l'eau qui dans son amour, vient effleurer l'horizon.

Je le vois, au loin, il est là et même, couchée sur le dos, je réalise qu'au fond, je baigne dedans...

jeudi 23 juin 2011

Perspective

Sacrifier l'illusion horizontale
Opter pour l'ouverture verticale
Ouvrir les rideaux
Éteindre ma cigarette
Sortir au grand jour

Marcher dans les rues
Entrer dans le regard des gens
Sourire

Esquiver mes pensées
Évaser le focus
Croire

mardi 14 juin 2011

Prière

Oh mon Père
Je te demande la paix
Je me sens si seule
J'ai besoin d'être deux mais je demeure infiniment une
J'essaie de ne pas t'en vouloir
J'essaie de te faire confiance
Mais c'est pénible...

Oh Papa
J'ai besoin de ta présence
J'ai besoin de ton souffle dans mon coeur
Mais j'ai tellement peur
Si peur que j'occupe mon esprit jour et nuit pour te fuir
Si peur...

Je ne comprends pas tes voies
C'est probablement mieux ainsi
Mais mon homme me manque...
Et mes enfants aussi...

Donne-moi ton courage, ta paix
Pour garder mon sourire malgré la tristesse qui me gruge la joie

mardi 24 mai 2011

Anesthésie

Mes paupières pèsent si lourd
Qu'aucun instrument ne pourrait en mesurer le poids
Je ne marche plus, j'automatise
Je ne parle plus, je somnambulise
Oh mon lit, oh mon lit
Pourquoi es-tu chorégraphe d'éveil lorsqu'il fait nuit?